La séparation d’un couple s’accompagne d’une reconfiguration de la vie familiale, qui impacte également les obligations fiscales. L’un des points souvent sources de questionnements concerne la déclaration fiscale des enfants. Qui du père ou de la mère doit déclarer les enfants aux impôts ? Ce point peut paraître anodin, mais il a une incidence non négligeable sur le montant de l’impôt à payer. Cet article se propose d’éclairer ce sujet en abordant les diverses situations que peuvent rencontrer les parents séparés.
Table des matières
Comprendre les règles fiscales pour déclarer les enfants
Les principes généraux
Pour comprendre qui doit déclarer les enfants aux impôts après une séparation, notre préconisation, connaître quelques notions fondamentales du système fiscal français. Le principe général veut qu’en cas de résidence principale chez un parent donné, l’enfant soit rattaché au foyer fiscal du parent concerné. Néanmoins, cette règle n’est pas absolue et peut être contredite si le second parent parvient à attester qu’il assume bien une partie importante des frais d’entretien de l’enfant.Il faut donc prêter attention à ces subtilités afin de respecter la réglementation fiscale tout en optimisant sa situation.
Le rôle du jugement ou de la convention homologuée
Dans le cadre d’une séparation légale (divorce notamment), le juge rend un jugement fixant les modalités de garde et d’entretien des enfants. C’est ce jugement qui précise généralement chez quel parent l’enfant réside à titre principal. Ce parent a donc le droit de rattacher l’enfant à son foyer fiscal. Par ailleurs, dans le cas d’une séparation sans passage devant un juge (concubins, pacsés), il est recommandé de formaliser les modalités d’entretien des enfants par une ‘convention homologuée’. Cette décision prévient les litiges futurs et facilite les démarches fiscales.
Après avoir assimilé ces notions initiales, nous pouvons maintenant analyser plus spécifiquement la situation des parents en garde alternée.
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Garde alternée : comment répartir la charge fiscale ?
La règle du partage équitable
Dans le cas d’une garde alternée, les choses se compliquent légèrement mais restent gérables. Selon l’article 194 I du Code général des impôts, « en cas de résidence alternée au domicile de chacun des parents, les enfants mineurs sont réputés être à la charge égale de l’un et de l’autre parent ». En pratique cela signifie que chaque parent peut déclarer la moitié des parts fiscales correspondantes à l’enfant. Il est aussi possible pour un seul parent de déclarer l’enfant en totalité s’il peut prouver qu’il supporte majoritairement les charges d’entretien.
L’importance de l’accord entre parents
Au-delà des règles fiscales, il est essentiel de noter que la déclaration fiscale en garde alternée nécessite souvent un accord préalable entre les parents. En effet, une bonne communication et un consensus autour de cette question permettent d’éviter les malentendus et les conflits post-séparation.
Après avoir fait le point sur la situation des parents en garde alternée, intéressons-nous maintenant à celle d’une garde exclusive.
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Déclaration en cas de garde exclusive : qui doit payer ?
Un principe clair
En ce qui concerne la situation où l’un des deux parents se voit attribuer la garde exclusive des enfants, le principe est assez simple. Le parent chez qui l’enfant réside principalement peut intégrer ce dernier dans son foyer fiscal. C’est donc lui qui bénéficiera des avantages fiscaux correspondants.
L’exception du versement d’une pension alimentaire
Toutefois, une exception existe si l’autre parent verse une pension alimentaire pour l’entretien et l’éducation de l’enfant. Dans ce cas, celui-ci a le droit de déduire cette somme de ses revenus imposables, diminuant ainsi son impôt sur le revenu.
A présent que nous avons éclairci la situation pour les parents ayant une garde exclusive, tournons-nous vers les parents vivant encore sous le même toit bien qu’étant séparés.
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Parents concubins ou pacsés : quelles démarches fiscales ?
Une déclaration commune malgré la séparation
Dans le cas où les parents sont séparés mais continuent à vivre sous le même toit (concubins, pacsés), ils peuvent faire une déclaration d’impôts commune pour l’année de leur séparation. Dans ce cas, il n’y a aucune modification concernant la prise en compte des enfants sur cette déclaration. C’est donc comme si les parents étaient toujours ensemble aux yeux de l’administration fiscale.
Une situation qui évolue l’année suivante
Lors de l’année suivant la séparation, les choses changent. Chaque parent doit alors faire sa propre déclaration d’impôts et seuls les enfants résidant principalement chez l’un des deux parents seront pris en compte sur sa déclaration.
Maintenant que nous avons passé en revue différentes situations selon le statut des parents et le mode de garde, penchons-nous sur l’influence de la majorité de l’enfant dans la déclaration d’impôts.
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Impact de la majorité de l’enfant sur la déclaration d’impôts
L’imposition des enfants majeurs
La majorité de l’enfant influence également sa prise en compte dans le foyer fiscal. En effet, un enfant majeur est normalement imposable personnellement. Cependant, sous certaines conditions, il peut être rattaché au foyer fiscal de ses parents. Si ces derniers sont séparés, l’enfant majeur ne pourra être rattaché qu’au foyer fiscal d’un seul parent.
Les spécificités en cas de poursuite d’études
Dans le cas où l’enfant majeur poursuit des études, il peut être maintenu dans le foyer fiscal des parents jusqu’à ses 25 ans. Cette option peut s’avérer intéressante pour bénéficier d’une réduction d’impôts en fonction du revenu de l’enfant.
Maintenant que nous avons abordé les conséquences de la majorité de l’enfant sur la déclaration fiscale, examinons quelques solutions pour prévenir les conflits entre parents séparés.